Charles Mauras et le catholicisme antisémite.

, par Gérard DELFAU

Texte INEDIT de l’ouvrage : La laïcité, défi du XXIe siècle, L’Harmattan, 2015, p. 64

Charles Maurras, homme politique et journaliste, né en 1868, s’engage, dès 1898 dans le camp des adversaires du capitaine Dreyfus, puis se convertit au monarchisme.
Il fonde en 1905 la Ligue d’Action française pour lever des fonds en faveur de L’Action française, devenue l’organe de presse d’un mouvement nationaliste et violemment antirépublicain, très implanté dans les milieux catholiques.

Pour discréditer la République, il élabore une théorie fumeuse, selon laquelle en son sein « quatre États confédérés » –juif, protestant, franc-maçon et métèque (étranger) – seraient en guerre permanente contre l’État-nation. Pour lui seule la royauté permettrait de restaurer l’unité de la France. À partir de 1908, il développe des campagnes calomnieuses d’une rare violence contre des personnalités républicaines, rejoignant celles du pamphlétaire d’extrême droite, Léon Daudet. La guerre exacerbe encore cette dérive du mouvement nationaliste et antisémite.
Aussi, Pie XI se résout, en 1926, à condamner ces prises de position, ainsi que, globalement, celles de l’Action française ; ce qui crée un grand trouble chez les catholiques. Maurras soutient le régime du maréchal Pétain, qu’il qualifie de « divine surprise ». Il est condamné à la réclusion perpétuelle pour collaboration avec l’ennemi, en 1945.
Il meurt en 1952 [1]

Notes

[1Sur Charles Maurras et la période 1905, lire le gros ouvrage L’Action française, culture société politique, sous la direction de Michel Leymarie et Jacques Prévotat, Presses Universitaires du Septentrion, 2008