Vincent Lambert, tétraplégique et dans un état végétatif jugé irréversible depuis dix ans, suite à un accident de voiture.
Vincent Lambert, maintenu en vie depuis par alimentation et hydratation artificielles.
Vincent Lambert, qui avait pourtant explicitement souhaité ne jamais connaître pareil sort, préférant la mort à une vie qui n’aurait plus de vie que le nom.
Depuis dix ans, l’épouse de Vincent Lambert se bat pour que la volonté de celui-ci soit respectée.
Depuis des années, les parents de Vincent Lambert s’opposent à ce qu’on laisse mourir leur fils, ce que la loi Leonetti permet cependant. Et ce, au nom de leurs convictions religieuses.
Si chacun a bien entendu le droit d’avoir des convictions, qu’elles soient d’ailleurs religieuses ou non, un Etat laïque se doit de préserver ses citoyens de toute emprise religieuse, afin de préserver son autonomie, et ce jusqu’à la fin de sa vie.
Il n’est donc que justice de laisser mourir Vincent Lambert.
Et il ne serait même que justice de l’y aider, dès lors qu’il n’a plus la capacité de mettre lui-même fin à ses jours.
En Belgique, Vincent Lambert serait mort depuis longtemps. Et j’ose dire que ce serait une bonne chose.
Parce que rien ne peut justifier qu’un homme cesse d’être maître de sa propre vie. Même pas - surtout pas ! - la maladie, la vieillesse, la déchéances physique et la dépendance qu’elles entraînent.
Espérons que le Conseil d’Etat, s’il est saisi par les parents, comme c’est à craindre, signifiera enfin à ces derniers que la vie de Vincent Lambert n’appartient qu’à lui. Pour que cesse enfin le calvaire de cet homme et de son épouse.
Nadia GEERTS
Maître-assistante en philosophie à la HE2B