La jeune République s’engage d’emblée dans des réformes de grande ampleur concernant la réorganisation de l’armé, la redistribution des terres, la réforme de l’éducation et la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
L’une des grandes priorités du gouvernement républicain est la modernisation de l’Education en s’inspirant du modèle français. La réforme scolaire est le pilier de la transformation de la société espagnole.
L’égalité entre les filles et les garçons en est l’un des principes fondamentaux.
La première tâche consiste à réformer l’enseignement primaire et l’un des principaux acteurs est Rodolfo Llopis nourri des écrits de Condorcet et des discours de Jean Jaurès : la Constitution instaure un enseignement primaire laïque, gratuit et obligatoire.
L’Ecole de la République, imprégnée d’un idéal humaniste, devient le noyau de la société. Toute forme de propagande qu’elle soit politique ou religieuse en est exclue et bien que le contexte économique soit difficile, la République construit près de 10 000 écoles. Les nouvelles écoles normales doivent former les « missionnaires laïques » version espagnole des « hussards noirs » français. De grands efforts sont réalisés pour faire pénétrer la culture dans les endroits les plus reculés. Antonio Machado, Federico Garcia Lorca prennent part à cet élan culturel.
La question religieuse est la plus délicate. Très vite l’Eglise va s’opposer à la politique de laïcisation de l’Ecole, à la séparation de l’Eglise et de L’Etat, à la liberté de conscience… dans un contexte de déprise religieuse qui va pousser la vieille institution à se monter combative afin de reconquérir la foi.
La volonté de supprimer l’enseignement catholique dans les écoles publiques et les subventions au clergé va finir de dresser l’Eglise contre la République laïque.
Mais avec l’arrivée au pouvoir de la droite républicaine et conservatrice en 1933, les réformes y compris celle de l’Ecole, vont marquer le pas, puis être mises sous le boisseau.