C’est désormais une question d’ordre public, et qu’il faut traiter comme telle. Mais c’est surtout une question d’humanité vis-à-vis de celui qui subit depuis plus de 10 ans un calvaire, en raison des conceptions délirantes de ses parents et des structures qui les inspirent.
C’est, enfin, une question de respect pour le travail admirable du docteur Sanchez, et le courage qu’il lui faut pour tenter d’appliquer, malgré les pressions et les injures, ce que lui prescrit son devoir de médecin : faire cesser une « obstination déraisonnable », mettre un terme à l’acharnement thérapeutique, comme le lui demande la loi Leonetti, votée à l’unanimité en 2005. [1]
Il a pris, en outre, toutes les précautions nécessaires en s’entourant de l’avis de la tutrice légale de Vincent, Rachel, sa femme. Oui, je le répète en conscience, cette prise en otage d’un être abandonné par la vie doit cesser.
Quant à l’accusation de « meurtre », brandie par les avocats des parents, elle tombe sous le coup de la loi. On ne peut pas impunément tordre à ce point la vérité juridique et piétiner la réputation d’une administration, le CHU de Reims, et des médecins. Un mot encore, le mutisme de l’Ordre des avocats ne saurait durer. Cette profession est soumise, elle aussi, à des règles déontologiques, qui, si elles ne sont pas respectées, doivent être rappelées par cette instance.
Devant de tels faits, comment ne pas souhaiter qu’un certain nombre de parlementaires, de tous bords, mettent à l’étude le droit à l’euthanasie ?
Pourquoi faut-il que soit refusé aux Français ce droit à « mourir dans la dignité » qu’ont déjà acquis tant de peuples européens ? Et combien le récit sobre et émouvant de Nadia Geerts, dans L’après-midi sera courte, à propos de la mort consentie de sa maman, en Belgique, nous fait souhaiter sortir au plus tôt de cette barbarie, cautionnée par une déclaration récente de l’épiscopat !