Dans l’affaire du burkini toutes les femmes sont perdantes.

, par Gérard DELFAU

Il est impossible de rédiger un édito en cette veille de rentrée sans évoquer l’affaire du burkini.

On peut le regretter d’ailleurs, tant des problèmes urgents, y compris en matière de laïcité, nous interpellent. Mais c’est ainsi.
Un arrêté municipal d’interdiction de ce vêtement féminin de plage, à forte connotation religieuse, a déclenché une tempête. Je pourrais, comme beaucoup d’autres, alimenter la discussion par de nombreux arguments et m’inquiéter qu’une fois de plus, Edwy Plenel, le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF), et la Ligue des droits de l’homme, se retrouvent côte à côte pour défendre une conception stigmatisante de la condition féminine.
Je me bornerai à cette évidence : au point où nous en sommes arrivés, si les partisans du port du burkini sur les plages françaises, sans limitation aucune, l’emportaient, toutes les femmes seraient perdantes, y compris et, surtout, celles qui, de confession et de culture musulmane, aspirent à l’égalité des droits et au respect de leur dignité. Ce serait une régression, dont les conséquences se feraient sentir bien au-delà de la France. Mais ma parole d’homme pourrait être mise en doute.

C’est pourquoi, je préfère m’effacer et vous donner à lire le très beau texte d’une féministe marocaine, Fatiha Daoudi. Elle sait, elle, ce que défendre la cause
des femmes veut dire dans la vie quotidienne.
Ci dessous.

Gérard DELFAU


Fatiha Daoudi : Juriste, politiste et experte en genre et droits humains.

"A vous entendre pérorer sur la liberté vestimentaire des femmes musulmanes, confortablement installé dans une démocratie centenaire dont les institutions sont solidement ancrées et où les libertés individuelles sont sacralisées, je sens mes cheveux se dresser sur ma tête non voilée et la colère m’envahir..." Lire la suite en cliquant sur l’image.