Cette étudiante présente lors d’une réunion de commission à l’Assemblée nationale, n’est pas là à titre individuel, elle y représente l’UNEF organisation syndicale. Est-ce de la liberté ou de la provocation ?
Rappelons que cette organisation défend l’idée de « réunions non-mixtes racisées » et affiche aujourd’hui « une position en totale opposition avec son histoire laïque et universaliste » comme l’a relaté Charlie Hebdo du 1er mai 2019 . On peut regretter que les medias privilégient de la sorte le fait inédit au détriment de l’analyse générale, le commentaire au détriment des faits, opposent liberté à laïcité.
Aujourd’hui cette nouvelle affaire, après celles emblématiques de Creil en 1989 et d’Aubervilliers en 2003 est portée à son paroxysme car elle se conjugue, pour certains, avec des arrières pensées de racisme et d’exclusion. En outre, elle est l’occasion, pour les hiérarchies confessionnelles et leurs soutiens inconditionnels, de redéployer un œcuménisme interreligieux voire inter convictionnel sous couvert de « laïcité ouverte », « inclusive » ou de « coexistence » afin de redéployer leur stratégie cléricale de réinvestissement du champ des institutions et tout particulièrement de l’Ecole publique et aujourd’hui de l’Université en imposant le primat de la liberté religieuse.
L’Eglise catholique ne déclarait-elle pas en 1989 : « …le voile islamique ne peut manquer d’apparaitre comme une sorte de défi à l’égard de la laïcité ». Cette manifestation militante d’appartenance religieuse au sein même de l’Assemblée nationale constitue un moyen évident de mettre en cause le principe constitutionnel de laïcité.
Le débat sur l’intégration ne peut être dissocié de l’adhésion à la laïcité qui justement permet de transcender les différences sans les gommer. On ne doit pas céder aux préceptes religieux, aux attitudes contraires aux principes fondamentaux des droits de la personne humaine, et, en particulier, de l’égalité homme-femme. En 1989, Gisèle Halimi à laquelle se réfère tout le monde aujourd’hui, déclarait : « Le foulard islamique est un signe religieux, un signe politique, un signe de mépris qui porte atteinte à la dignité de la femme et remet en question les lois et principes de la République. C’est un véritable drapeau. ».
Ce drapeau est aujourd’hui brandi au sein même de l’institution la plus représentative de toutes et tous les citoyens de la République.
Eddy Khaldi, Président des DDEN. (Délégué Départemental de l’Éducation Nationale)
20 septembre 2020