"C’est sans doute le manque d’attention à ce phénomène dont ont jusqu’ici fait preuve les États – et singulièrement en France – qui explique l’ampleur brutalement prise par cette affaire.
Le terme d’islamo-gauchisme décrit peut-être de façon insuffisamment claire une réalité déjà observée depuis de nombreuses années, mais il a incontestablement un sens.
En octobre 2018, un numéro de la Revue des Deux Mondes, sous le titre « L’islamo-gauchisme - histoire d’une dérive », publiait un dossier sur le sujet. On pouvait y lire, sous la plume de Christophe Bourseiller consacrant sa contribution à une « Brève histoire de l’islamo-gauchisme » que, lors du congrès de l’Internationale communiste de 1920 à Bakou, il fut théorisé « que les groupes révolutionnaires ont pour objectif principal de se fondre dans les masses pour mieux les orienter. Si celles-ci deviennent islamistes […], les marxistes doivent leur apporter un “soutien critique”. »
L’intérêt pour une convergence des luttes entre les « révolutionnaires » et les islamistes ne date donc pas d’hier. Cette convergence est bien une orientation définie de longue date et qui trouve les conditions concrètes de sa mise en œuvre dans la réalité sociale et politique de la France d’aujourd’hui.
La présence dans la manifestation du 10 novembre 2019 contre « l’islamophobie » de militants d’extrême gauche aux côtés d’islamistes scandant« Allahu akbar » n’est donc pas véritablement une surprise. Elle correspond à une ligne stratégique dont on peut faire l’histoire. Conscients de cette réalité, on comprend du même coup pourquoi une partie de la gauche française a pu voir dans la révolution iranienne de 1979 conduite sous l’autorité intellectuelle ..."
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