Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, affirme que « la place de la religion » était trop importante dans ce cours, mis en place en 2007 par le gouvernement libéral de Jean Charest.
« On l’abolit pour le remplacer par quelque chose de neuf. Mais comme il va y avoir des éléments du cours actuel qui vont rester, comme l’éthique, la pratique du dialogue, le respect de soi et des autres, la lutte contre les stéréotypes. On appelle ça une réforme en profondeur », a-t-il dit en entrevue avec La Presse.
Chose certaine, « je ne sais pas comment s’appellera [le nouveau cours], mais je sais qu’il ne s’appellera pas Éthique et culture religieuse », a poursuivi le ministre.
L’hiver dernier, le Parti québécois (PQ) réclamait que le cours soit aboli parce qu’il propageait des stéréotypes et des dogmes religieux, entre autres. Québec avait alors affirmé qu’il entamerait un processus pour le revoir de fond en comble.
Quelle place pour les religions ?
Le ministre de l’Éducation a déjà déterminé huit thèmes qui guideront l’élaboration du cours devant remplacer le programme d’éthique et culture religieuse au primaire et au secondaire. Il s’agit de la participation citoyenne et la démocratie, de l’éducation juridique, de l’écocitoyenneté, de l’éducation à la sexualité, du développement de soi et des relations interpersonnelles, de l’éthique, de la citoyenneté numérique et de la culture des sociétés.
La religion, présente dans le titre du cours actuellement enseigné, est-elle jetée aux oubliettes ?
« Il faudra un espace beaucoup plus petit que celui que l’on a actuellement, mais un espace quand même. » Jean-François Roberge
« Si on veut comprendre la carte géopolitique du monde, la religion est un élément qui permet de comprendre les actions de certains pays », a-t-il ajouté.
M. Roberge reconnaît toutefois que certains manuels utilisés en classe perpétuent actuellement des stéréotypes. « Par les représentations visuelles choisies, ils représentent tout le temps les mêmes groupes de la même façon, avec les mêmes vêtements », a-t-il dit.
La question de l’éducation à la sexualité, qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, doit également être intégrée dans le nouveau cours.
Depuis quelques années, les enseignants de différentes matières incluent certains contenus dans leurs cours, sans être nécessairement toujours à l’aise de le faire. Par le passé, des syndicats enseignants ont déploré que le programme ait été implanté de façon inégale selon les écoles.
Trois forums
Les thèmes du nouveau cours que doit élaborer Québec seront soumis les 7, 14 et 21 février prochains à des experts et à des partenaires du milieu de l’éducation dans trois forums qui se dérouleront respectivement à Trois-Rivières, Québec et Montréal. Un rapport final sera ensuite soumis au printemps afin qu’un nouveau cours soit mis à l’essai dans certaines écoles dès la rentrée scolaire 2021-2022, avant de faire officiellement son entrée dans le programme d’études l’année suivante.
Le gouvernement Legault a également mis en ligne jeudi sur le site internet du ministère de l’Éducation une consultation publique qui permet aux citoyens de transmettre leurs opinions.