"Le culte musulman donne la primauté à la vie face à toute autre considération..."

, par Mohammed Moussaoui

Pour la reprise des cérémonies religieuses, la prudence s’impose face à la menace du Covid-19 .Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui s’est exprimé pour faire valoir un message de prudence, en particulier auprès des musulmans, à l’heure où le calendrier de reprise des offices religieux fait débat.

« Le culte musulman s’honore d’avoir fixé un principe directeur immuable qui donne la primauté à la vie face à toute autre considération et de le respecter en toute circonstance en s’appuyant uniquement sur son appréciation éclairée par les avis médico-scientifiques et sur ses moyens et ses capacités à garantir la sécurité sanitaire de ses fidèles », affirme Mohammed Moussaoui, Celui qui est aussi président de l’Union des mosquées de France (UMF) regrette au passage « un glissement vers une forme de comparaison avec les autres cultes qui n’a pas lieu d’être ».

L’annonce d’une possible avancée du calendrier au 29 mai pour les fêtes chrétiennes et juive de la Pentecôte a poussé des fédérations et associations musulmanes à dénoncer un « deux poids, deux mesures » des autorités à l’encontre du culte musulman. Des revendications visant à déconfiner les cultes dès le 24 mai, à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, ont même émergé.

« Un consensus s’était établi au sein du CFCM pour reprendre les cérémonies religieuses d’une manière progressive quand les conditions de sécurité sanitaire seraient remplies. Cette reprise ne pouvait avoir lieu à l’occasion d’un grand rassemblement tel que la prière de vendredi ou la fête de l’Aïd », a-t-il appuyé. « Ce n’est pas parce qu’un culte, au demeurant souverain dans ses décisions et son appréciation de la situation, décide d’anticiper sa reprise d’activité que nous devrions adopter la même posture. »

A ce stade, la reprise des cultes est toujours prévue pour le 2 juin, après toutes les grandes fêtes religieuses. « Étudier la possibilité de la réviser dans le sens d’avancement ou de report n’est pas une aberration en soi. Toutefois cette révision doit s’appuyer sur des critères d’ordre sanitaire indépendamment des revendications des cultes », conclut le président du CFCM.

Voir en ligne : Tribune parue sur SAPHIRNEWS